SETI@home : comment ça marche.
Section supplémentaire : l'analyse dans tous les détails.
Le logiciel SETI@home recherche des signaux 10 fois moins puissants que
ceux cherchés par SERENDIP IV à Arecibo, parce qu'il utilise un
algorithme de calcul intensif appelé "intégration cohérente."
Personne d'autre (y compris le programme SERENDIP) n'a eu la puissance de
calcul suffisante pour implémenter cette méthode. Votre ordinateur
réalise des transformées de Fourier rapides sur les données, pour
trouver des signaux puissants à diverses combinaisons de fréquence, de
largeur de bande et de vitesse de dérive (chirp). Les étapes suivantes
sont effectuées sur chacune des unités de travail que nous vous
enverrons.
Regardons d'abord la portion de calcul la plus complexe. Le premier
travail est de recalibrer la dérive dans les données. C'est à dire
de supprimer les effets de l'accélération doppler. A la résolution
la plus fine, nous devons le faire en tout 5000 fois, de -5 Hz/s
à +5 Hz/s, par pas de 0,002 Hz/s. A chaque vitesse de
dérive, les 107 secondes de données sont ainsi réalignées puis
divisées en 8 blocs de 13,375 secondes chacun. Chaque bloc de 13,375
secondes est alors examiné avec une largeur de bande de 0,07 Hz pour
détecter les pics (cela fait 131 072 tests (fréquences) par
bloc et par vitesse de dérive !) Cela en fait des calculs !
Durant cette seule étape, votre ordinateur réalise près de 100
milliards de calculs !
|
 |
Nous n'en avons pas encore fini, nous devons tester d'autres largeurs de
bande également. La prochaine étape double la largeur de bande à
0,15 Hz. A partir de cette largeur de bande, nous doublons l'étendue
de la dérive et considérons les vitesses de dérive de -10 Hz/s à
+10 Hz/s. Bien que l'étendue soit doublée, nous ne devons examiner
que le 1/4 des vitesses à cause de l'accroissement de la largeur de
bande. Aussi nous avons une étendue deux fois plus grande pour la
dérive, multiplié par 1/4 du nombre de dérives testées. Vous voyez que
finalement on ne réalise plus que la moitié des calculs faits à la
résolution la plus fine, soit près de 50 milliards de calculs. Coupons
le gâteau...
 |
L'étape suivante double encore la bande de fréquence (de 0,15 à
0,3 Hz) et réduit à nouveau les dérives au quart. Dans ce cas,
cela donne 12,5 milliards de calculs. Cela continue sur un total de 14
doublements de largeurs de bande (0,07; 0,15; 0,3; 0,6; 1,2; 2,5; 5;
10; 20; 40; 75; 150; 300; 600 et 1200 Hz), totalisant près de
175 milliards d'opérations sur le 107 secondes de données. Nous
voyez que la part la plus importante du travail concerne la largeur de
bande la plus fine (près de 70% du travail.)
Finalement, les signaux qui montrent une forte puissance à une
combinaison de fréquence, de largeur de bande et de dérive doppler
sont soumis à un test contre les interférences d'origine terrestre.
Ce n'est que si la puissance croit et décroît sur une période de 12
secondes (le temps que prends le télescope pour couvrir un point du
ciel) que le signal peut être considéré comme pouvant être de
nature extraterrestre.
Combien de temps durent tous ces calculs ? Un ordinateur
domestique courant d'une puissance raisonnable (avec un processeur
d'environ 233 MHz) devrait prendre près de 24 heures à achever
une unité de travail. Rappelez-vous également que nous collectons
près de 200 000 unités de travail chaque jour !
|
Maintenant vous savez pourquoi nous avons besoin de votre aide !
"SETI@home : comment ça
marche" |
|
|